Arrivé en décembre dernier au Pôle PADOM-SSIAD de la Croix-Rouge française, Gilles Fulconis, infirmier coordinateur, n’aurait rêvé meilleur poste pour débuter une nouvelle étape du reste de sa vie. Après une carrière comme cadre de santé dans un centre hospitalier universitaire de l’hexagone en effet, il a posé ses valises à Mayotte en décembre dernier.

Gilles ne s’attendait pas à ce que la retraite arrive si vite. Cadre de santé dans un Centre hospitalier Universitaire, il menait en parallèle des interventions sur des treks en montagne (C’est un passionné des cîmes) et fréquentait les bancs de l’université pour des cours d’ethnologie.

C’est Mireille Petit, directrice du Pôle PDOM SSIAD à la direction territoriale CRf à Mayotte, qui le recrute avec le soutien de la filière RH outremer et nationale, via une agence de recrutement spécialisée dans les offres en santé ultramarines. Elle sait trouver les mots pour le faire passer de la Baie des Anges au lagon de Mayotte. Déjà sensible à la résilience des populations de l’océan indien qu’il a connues lors d’une mission à Madagascar et fan de plongée, Gilles choisit de tenter l’aventure. Tout s’organise vite et bien, en deux semaines, juste avant les fêtes de fin d’année, il est à Mayotte !

Avec beaucoup d’humilité. « Je suis venu apporter bien-sûr ma contribution mais c’est surtout moi qui vais apprendre de ce territoire et de ces habitants. J’ai d’ailleurs toujours construit ma vie autour de l’apprentissage et de la connaissance. » Dès le premier jour de son arrivée, il fait l’expérience de la générosité ; celle de la personne qui l’héberge mais surtout de Mahorais venus le chercher à l’aéroport, et qui lui prêtent, gracieusement, un scooter pour faire les trajets entre son logement et le site de la Croix-Rouge. Quant à l’accueil sur son lieu de travail, digne de celui d’une grande famille, elle renforce sa volonté de s’intégrer au sein de cette structure et sur le terrain.

Le terrain justement sur l’ensemble de l’île que Gilles sillonne avec son équipe d’aides-soignantes; grande terre et petite terre.

Et il se confronte très vite aux dures réalités. Les 40 degrés sous la tôle qui embuent les lunettes et l’oblige à s’équiper d’une frontale, les routes impraticables, les crevaisons, l’installation de lits médicalisés dans des Bangas équipés d’une seule prise électrique et puis : pratiquer les soins par les aides-soignantes, et apporter du réconfort dans des lieux insalubres… Mais il est épaulé et tient à le dire. « Moi qui ne parle pas le Shimaoré, je sollicite mes équipes, je leur demande leur avis pour savoir si telle opération est réalisable. Parfois, on m’envoie des petites vidéos pour trouver certaines habitations reculées ou difficiles d’accès. »

Et cela dans un paysage à couper le souffle dont il est tombé amoureux. Le coup de foudre.